La présente réédition du Procès de la Démocratie qui, nous le souhaitons, ne sera pas la seule, permet de mesurer l'aggravation des problèmes en quarante ans. Jean Haupt avait vu juste, et si la situation est plus que jamais critique, on le doit à la désinformation du grand public. Comparé à l'actualité, le " Procès " prend une dimension prophétique. Victorieuses en 1945, la France et la Grande¿Bretagne ont vite rejoint le rang des vaincus : il ne subsiste que des débris de leurs empires. Restaient, face à face, l'URSS et les États¿Unis, puissances rivales oeuvrant chacune à la perte de l'autre et arborant toutes deux le titre de " démocratie ", l'une " populaire ", l'autre " libérale ". Après l'implosion de l'URSS sous, Gorbatchev, la " démocratie libérale " semblait promise à " hégémonie mondiale, ce qui, en réalité, signifiait la domination du monde par les États¿Unis, plus précisément par les groupes de pression, connus ou occultes, qui confisquent un pouvoir émanant des électeurs. Dès 1989, Washington impose à divers pays d'Europe des lois " antiracistes ", souvent agrémentées d'adjonctions antirévisionnistes, qui permettront notamment le chantage du Congrès Juif Mondial et les poursuites pénales contre quiconque doute de " l'holocauste ". (Dans les parlements, les groupes de pression priment la volonté des électeurs.) " Démocratie ", claironnent les média ; " démocratie ", répète un grand public ahuri. Valeur suprême, indiscutable, la " démocratie ", après 1945, a même rallié une importante partie des nationaux¿européens aux États¿Unis par peur de la Russie soviétique. Les pays de notre continent ont laissé passer l'occasion de reprendre des forces, militaires surtout, à la faveur de la lutte sournoise qui paralysait les deux superpuissances. Voici donc plus d'un demi¿siècle que règne l'idole " démocratie ".